Low techs- WE ARE CLEAN - CLEAN PLANET

Pour une vie plus clean, passez aux low tech

Dans une société de consommation transformée en une société de surconsommation, nous utilisons plus de ressources que la Terre ne peut en reconstituer. Enfin « nous », les occidentaux car ailleurs dans le monde, on sait faire les mêmes choses avec des techniques plus simples, plus écologiques et plus artisanales. Comme le prédisent les écologistes de tous bords, il est urgent d’apprendre à faire autrement : partez à la découverte des low techs !

Low tech, kesako ?

Saviez-vous que l’on peut faire marcher une machine à laver en pédalant sur un vélo ? Voilà l’esprit low tech. On parle de « low tech », « basse technologie » en français, pour désigner des technologies simples qui marchent très bien et qui ont besoin de peu pour exister et fonctionner. Ce sont des alternatives aux systèmes et aux technologies modernes, qui peuvent répondre aux besoins d’énergie, d’alimentation, d’eau pour l’habitat et les transports. Et ceci tant que le système low tech n’a pas d’impact, ni écologique, ni social. Il faut aussi que cette solution ait une durée de vie acceptable, soit locale et bon marché. De ce point de vue, un vélo est « low tech ». La low tech, c’est un peu le do it yourself appliqué aux technologies. Ce sont des objets mais aussi des pratiques ou des modes de vie, qui répondent aux problèmes des ressources qui ne sont pas infinies grâce à une autre manière de faire. Les low tech doivent être utiles aux individus et/ ou à la collectivité (il peut s’agir d’une installation dans une communauté). Derrière la philosophie low tech se cache aussi l’idée d’entraide et d’autonomie : chacun doit pouvoir s’approprier le système en question, l’utiliser et même transmettre son usage et sa mise en place.

Low tech : plutôt prévenir

Plutôt prévenir que guérir semble relativement impossible, au train où vont les choses. En revanche, on peut prévenir certaines conséquences du réchauffement climatique et de la raréfaction des ressources et apprendre à se passer des systèmes actuels en mettant en place des solutions alternatives. La société va devoir changer un grand nombre de ses procédés, surtout en ce qui concerne l’énergie. Si des adaptations low tech sont en train d’émerger, le timing joue contre nous. En effet, l’ensemble du système est à revoir et certaines problématiques sont insolubles, menant par exemple à des restrictions (comme c’est déjà le cas pour l’eau dans le sud de la France chaque été), ou à des rationnements. Aujourd’hui, les innovations high tech ne parviennent pas vraiment à sauver la planète, au contraire… alors qu’à l’inverse les low tech semblent émerger un peu partout pour prévenir les manques à venir, par convictions écologiques ou par nécessité. Peu à peu, ces changements d’habitudes vers la low tech s’imposeront aux populations.

Des exemples de low tech

Les low tech, inspirées du fameux « système D », sont une autre manière de faire les mêmes choses, parfois par soi-même, avec moins. Par exemple, avec quelques planches et des clous, une vitre (pour l’effet de serre) et du papier aluminium, on peut fabriquer un four solaire qui peut chauffer jusqu’à 170° (s’il fait beau). Ce type d’équipement rudimentaire peut générer également de l’eau potable par pasteurisation. On peut aussi fabriquer de mini éoliennes pour recharger des téléphones portables ou allumer une lampe grâce à de petits moteurs. Il suffit de récupérer ces petits moteurs sur des appareils jetés et d’y fixer de petites pales pour obtenir son éolienne maison ! Le fameux lave-linge que l’on fait tourner en pédalant, en mettant de l’eau et de la lessive dans le tambour, muni d’un tuyau pour évacuer l’eau sale par gravité, lave sans électricité. En Afrique, on fabrique avec des pièces détachées de voiture Toyota (la marque étant très implantée dans la région, aucun problème d’approvisionnement pour réparer), certaines couveuses pour bébés mais aussi des réfrigérateurs en terre cuite et des tiny houses. Enfin, une low tech est considérée comme « low » par rapport à une autre technologie existante pour le même usage : un crayon à papier peut par exemple être considéré comme une low tech comparé à un stylo bille en plastique plus compliqué, plus polluant à fabriquer et à éliminer.

Low tech : retour au Moyen Age ?

Quand on parle de four solaire ou de toilettes sèches, certains ont des difficultés à admettre l’intérêt de telles installations, sans parler des remarques ironiques comme « revenir à la bougie » ou au modèle Amish. En effet, le low tech signifie pour certains la perte du confort moderne, une régression sociale ou encore un sacrifice, comme de la « débrouille » ou de la survie, sans aucune notion de désirabilité. Or ces ” basses technologies ” pourraient anticiper aujourd’hui les pénuries à venir en gardant un niveau de confort agréable. Le développement des low tech pourrait explorer les dernières voies possibles d’un système économique et industriel à bout de souffle. La nécessité de changement impose à tous les secteurs de se pencher sur le développement de telles solutions bis. La low tech est en effet une des voies du futur : elle permet de réduire les impacts négatifs sur l’environnement et de gagner en autonomie. Avec, en prime, une vision collaborative de la société.

Les intérêts écologiques des low tech

Durables, robustes, peu couteuses, réparables, recyclables, accessibles, fonctionnelles, les low tech s’affichent comme LA possibilité de vivre autrement, par opposition aux matériaux polluants et gourmands en ressources et ceci sans renoncer à la fonctionnalité de l’objet. Dans un contexte économique difficile accompagné d’une crise environnementale, les systèmes low tech peuvent être construits par tout un chacun ou presque, souvent avec des matériaux de récup (L’Upcycling c’est à dire fabriquer un nouvel objet avec un ancien, étant en lui-même une sorte de low tech), sans beaucoup de ressources. Ils sont également réparables facilement par ceux qui les ont fabriqués. Ces concepts « d’innovation frugale » permettent à des communautés de résoudre leurs problèmes localement en toute indépendance, avec les moyens du bord, en respectant les principes de résilience et d’économie circulaire. Moins de ressources, moins de pollution, moins de déchets…

Business de low tech

Toilets - WE ARE CLEAN -  CLEAN PLANET

L’idéologie low tech est donc celle du durable. L’idée ? vivre mieux avec moins, et adopter des modes de vie plus sobres et plus collaboratifs, en remettant du sens dans le quotidien. Le low tech n’exclut absolument pas d’en faire commerce, ou de produire en série, tant que l’objet est écolo et répond aux critères de ce concept. On peut imaginer des entreprises locales produire des systèmes low tech, les commercialiser, être rentables avec une utilisation contrôlée des ressources et l’intégration des aspects écologiques à tous les stades du développement du produit. Ces entreprises pourraient tout à fait distribuer des fours solaires ou installer des toilettes sèches de manière pro et en faire un business lucratif. Au contraire, pour que les consommateurs changent (on n’a pas tous des dons de bricolage), l’émergence de telles micro-entreprises qui travailleraient localement seraient une voie vertueuse. Pour cela, il faut revoir le concept de la technologie, miser sur l’intelligence collective et la coopération locale. Si les low tech répondent aux besoins de premières nécessités dans les pays émergents, elles sont des exemples inspirants pour nos sociétés occidentales en termes d’ingéniosité, d’entraide et de sobriété.

La vision collective du Low Tech Lab

Un système basé uniquement sur ces techniques offre en prime une société plus solidaire et plus « raisonnable ». C’est la vision de tous les acteurs et fondateurs du LowTech Lab qui se sont spécialisés dans l’observation des low tech partout dans le monde. Ces précurseurs ont repéré des solutions vertueuses alliant respect de l’environnement, autonomie des communautés et solutions efficaces pour l’homme incluant une compréhension des écosystèmes pour une meilleure cohabitation avec eux.

Leur mission ? recenser et tester toutes ces découvertes pour imaginer un monde nouveau « La mutualisation de services robustes plutôt que la vente de produits jetables ; une éducation et une connaissance ouvertes et libres, des espaces de création, de recherche et de formation décentralisés, relocalisés, autonomes et interconnectés ; des écosystèmes régénérés, des territoires que leurs habitants connaissent sur le bout des doigts ; des collectivités qui partagent le sens des responsabilités face à leurs propres ressources tout autant que les fruits du travail. ». Pour découvrir les nombreux enseignements de ces organisations low tech via des tutos et des contenus en accès libres : www.lowtechlab.org/fr.

Si la société d’aujourd’hui peut nous faire croire que le confort actuel est éternel, l’essence des low tech pourrait apporter une autre vision plus sobre, plus autonome, plus accessible et plus solidaire. Ces basses technologies pourraient être LA réponse aux grands enjeux à venir. Le développement de ces technologies établirait aussi un rapport plus juste entre les humains et la nature. Une notion de progrès revisitée au profit de toutes et tous !

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