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Pourquoi l’avocat est-il si critiqué ?

L’avocat est le symbole de la Healthy food par excellence : propulsé au rang de superstar de la nutrition pour ses nombreuses vertus nutritionnelles, on le retrouve aussi dans plusieurs produits comme gage de naturalité. Mais qu’en est-il de sa culture et de son approvisionnement ?

L’avocat est à juste titre considéré comme un super aliment. Avec ses bonnes graisses, des acides gras insaturés, des vitamines (E, K1, B5, B9…), des fibres, du potassium, du folate, du cuivre, le fruit de l’avocatier (oui, l’avocat est un fruit) est également riche en antioxydants ce qui lui confère des vertus neuroprotectrices, en plus de nombreuses allégations santé, notamment son effet bénéfique sur le taux de “mauvais” cholestérol, grâce à son acide oléique. Il est tellement bon pour la santé qu’on en fait même des produits de beauté, pour que la peau et les cheveux puissent bénéficier de ses bienfaits.

Tendance Avocat : une demande démesurée

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Cet incontournable de la cuisine et de la salle de bain se met en scène : il est partout sur les réseaux sociaux. Cette surexposition contribue à sa notoriété et fait augmenter la demande. L’avocat est photographié sous toutes ses formes, du poke bowl jusqu’à des lamelles artistiques qui enregistrent des records de « like ». Ce fruit, qui a été élu l’aliment le plus populaire sur le réseau social Pinterest en 2015, possède même sa propre tendance : le shaved avocado propulsé par Colette Dike (photographe culinaire basée aux Pays Bas) sur son blog, puis son compte Instagram @fooddeco (115k followers). Son « food art » est ainsi dédié à l’avocat nu coupé en fines lamelles organisées pour un rendu artistique : de véritables tableaux comestibles dont personne ne questionne l’approvisionnement.Une image contenant alimentation, intérieur, réfrigérateur, appareils électroménagers

L’avocat, un désastre écologique

Désastre écologique - WE ARE CLEAN - CLEAN PLANET

Longtemps resté discret, l’avocat fait face aujourd’hui à une demande exponentielle qui l’a fait basculer dans un commerce mondial lourd de conséquences. L’explosion de sa culture et de son transport a un impact néfaste sur l’environnement. La culture des avocats demande l’utilisation de beaucoup de pesticides dans les pays où il est cultivé, comme le Mexique. Et en plus, l’avocatier est un arbre très gourmand en eau. On considère qu’un kilo d’avocats nécessite environ 1 000 litres d’eau. Cultivé dans les pays chauds pour leur climat, les cultures d’avocat se sont multipliées au point d’assécher les nappes phréatiques, comme en Afrique du Sud. Près de Johannesburg, la région du Limpopo n’a jamais autant manqué d’eau… alors que la ferme ZZ2, installée dans cette zone, est un des plus importants exportateurs en Europe. Cette ferme a nécessité la construction d’un aqueduc de 30 kilomètres de long pour capter l’eau des montagnes et la transférer sur l’exploitation. Si bien que ce manque d’eau réduit la culture du maïs que le pays doit à présent importer, que des bovins meurent de soif, et que certains Sud-Africains n’ont toujours pas l’eau courante. Même processus à Petorca, au Chili, où la culture de l’avocat est responsable de l’asséchement du fleuve et empêche les autres agriculteurs d’avoir accès à l’eau. Enfin, l’expansion des cultures entraîne la déforestation de milliers d’hectares, notamment en Amérique latine et au Mexique, où des forêts entières sont brulées de manière criminelle pour pouvoir cultiver l’avocat.

L’avocat, terrible bilan carbone

Pour finir, le bilan carbone de l’avocat est catastrophique à cause du transport. Pour amener l’avocat depuis les pays producteurs jusqu’aux pays consommateurs (principalement l’Europe et les Etats Unis), il doit prendre le bateau pendant près d’un mois, dans des chambres réfrigérées, ce qui demande une grande consommation d’énergie, et une forte émission de pollution et de CO2. Mais le bilan ne s’arrête pas là : une fois arrivé aux Pays Bas, les avocats doivent être progressivement réchauffés jusqu’à température ambiante. Les fruits passent environ une semaine sur place pour les faire murir artificiellement grâce à de l’éthylène. En effet, l’avocat produit naturellement ce gaz, surtout quand il est près d’une source de chaleur, ce qui explique pourquoi on peut aider ce fruit à murir en l’emballant dans du papier journal ou en le plaçant au soleil (ou sur un radiateur). Enfin, les avocats sont triés par des ouvriers à une cadence infernale : 52 fruits par minute, selon une enquête peu reluisante du journal le “Zeit”. Et en plus, les fruits qui n’ont pas la bonne forme (ils doivent être identiques) sont tout simplement jetés.

Faut-il arrêter l’avocat pour l’écologie ?

« L’or vert » du Mexique s’est ainsi transformé en « diamant de sang ». Il faut s’interroger quant à la provenance de l’avocat et en limiter en partie la consommation. On peut se tourner vers le bio et le plus local possible, pour les français ce sera sans doute les avocats de Corse. Il faut aussi se rappeler que l’avocat est un fruit exotique dont on doit respecter la saison comme le chef Romain Meder, qui le choisit français et corse, et seulement pendant leur saison. Plus petits, ils sont aussi moins courants et plus chers, pour une saveur un peu moins crémeuse. Les plus engagés écologiquement peuvent choisir de s’en passer à l’instar du chef étoilé Florent Ladeyn qui n’utilise que des produits locaux, ou des cafés Marlette qui ont choisi de rayer l’avocat de leur carte par souci d’écologie.

Vous l’avez compris, la plupart du temps l’avocat que vous aurez devant vous ne sera pas, mais alors pas du tout clean…. C’est malheureusement le lot de nombreux produits quand la demande explose. Il faut revenir à la modération en considérant ces produits comme des produits de luxe dont la consommation doit rester rare.

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